mardi 31 janvier 2012

Extrait de "Je suis un baby-boomer. Et alors ?"

AVANT-PROPOS

Ce jeudi 14 octobre 2010, paisiblement installé devant le petit écran, je regarde l’émission « Ce soir ou jamais ! », de Frédéric Taddéi. Vers vingt-deux heures quinze, plusieurs artistes, auteurs, cinéastes et créateurs, se sont déjà exprimés sur le mouvement social d’actualité visant la réforme des retraites quand soudain l’intervention de Natacha Polony, journaliste au Figaro, m’interpelle.
D’un ton péremptoire et sans reprendre haleine, elle désigne les coupables :
« On vit sur une idée que les retraités sont pauvres, ce qui était vrai dans les années 50-60. En fait, la sociologie des retraités a changé parce que tous les baby-boomers sont arrivés à la retraite et eux ils ont eu le plein emploi, ils ont eu des salaires élevés et ils ont pu acheter leur maison parce que ça valait trois fois moins cher qu’aujourd’hui. Donc aujourd’hui la classe riche, ceux qu’on devrait faire payer, parce que c’est eux qui ont l’argent, c’est eux qui ont le patrimoine, ce sont les jeunes retraités. Or ça, c’est un tabou absolu. Personne n’en parle, et il y a un problème, il y a une injustice générationnelle fondamentale. Elle est là, et tout le monde est en train d’attendre pour ne surtout pas faire payer cette génération. Et ce sont ceux qui arrivent après, qui ont commencé à avoir des trous dans leur carrière, qui ont commencé plus tard, qui eux vont devoir payer. Et elle est là la véritable injustice !».

Ce qui vient d’être dit me laisse perplexe : suis-je pour quelque chose dans ce qui se passe aujourd’hui avec la réforme des retraites ? Suis-je donc « au centre d’une injustice générationnelle fondamentale » ? Je me demande si d’une certaine façon, on n’est pas en train de chercher des boucs émissaires que l’on pourrait désigner à la vindicte publique : les baby-boomers !
Car oui, je suis un baby-boomer. Et alors ?

Tout ce déballage me fait penser à la phrase « Celui-là, il est né au bon moment !», que l’on a tous entendue un jour ou l’autre , parfois teintée d’un mélange de jalousie, voire d’admiration, mais que l’on n’imagine pas forcément pour soi. Mais là, je me pose une question : « Moi, le baby-boomer, suis-je né au bon moment ? »
Pour essayer de le savoir, un retour sur le passé, pas si simple, et une réflexion sur le présent s’imposent. Alors, repartons ensemble sur le chemin de vie d’un baby-boomer, suivez moi !